INTRODUCTION
La popularité des améliorations cosmétiques non chirurgicales telles que les neurotoxines, les extensions de cils, les manucures en gel ou les bijoux permanents a augmenté de façon exponentielle au cours des quelques dernières années. Que les personnes cherchent à modifier leur apparence pour obtenir une image plus jeune, renforcer leur estime de soi ou faire l’expérience de la dernière tendance des réseaux sociaux, ces procédures sont devenues de plus en plus sûres, plus accessibles, plus acceptables au plan social et aussi plus abordables.
Malheureusement, nombre de ces améliorations cosmétiques peuvent avoir un impact considérable sur les techniques et les procédures en anesthésie. Cet article présente des améliorations cosmétiques populaires qui peuvent être associées à des implications sous-estimées en termes d’anesthésie et fournit également des suggestions pour améliorer la sécurité en (1) encourageant les discussions avec les patients à propos des risques associés et (2) présentant des mesures qui peuvent réduire au minimum les préjudices pour les patients (Tableau 1).
Tableau 1. Risques de sécurité en cosmétique et stratégies d’atténuation des risques proposées par l’auteur
NEUROTOXINES ET MONITORAGE PAR NEUROSTIMULATEUR PÉRIPHÉRIQUE
Globalement, l’utilisation de procédures cosmétiques peu invasives a eu tendance à gagner en popularité depuis la période antérieure à la pandémie, avec le retour à des environnements dépourvus de masques. D’après la Société américaine des chirurgiens plasticiens (American Society of Plastic Surgeons), les injections de neuromodulateurs représentent la procédure peu invasive la plus populaire, avec plus de 8,7 millions de procédures réalisées en 2022, soit une augmentation de plus de 70 % depuis 2019.1 La toxine botulique, une neurotoxine produite par les bactéries Clostridium botulinum, engendre la paralysie flasque des muscles en bloquant la libération d’acétylcholine à la jonction neuromusculaire ; elle est utilisée dans le traitement des rides faciales hyperfonctionnelles qui se développent à la suite de contractions répétées des muscles faciaux le plus souvent, tels que le muscle orbiculaire de l’œil, le muscle procérus, le muscle corrugateur du sourcil et le muscle frontal. Généralement connues sous leur nom de marque (BOTOX Cosmetic®/AbbVie Inc, North Chicago, Illinois ; Dysport®/Galderma Laboratories, L.P. Dallas, Texas ; Xeomin®/Bocouture, Merz North America, Inc., Raleigh, Caroline du Nord ; Jeuveau®/Evolus, Inc., Newport Beach, Californie ; Daxxify®/Revance Therapeutics, Inc., Nashville, Tennessee), ces neurotoxines suscitent de plus en plus d’intérêt, poussé par le désir de beauté personnalisée, de faisabilité économique et d’accessibilité.
Il existe peu d’études de cas documentant les complications liées au monitorage dans le cadre de l’utilisation des neurotoxines. En 2006, une étude de cas a été publiée, décrivant une femme de 35 ans qui s’était présentée pour une chirurgie laparoscopique élective, à laquelle avait été administré du rocuronium sans constatation de stimulations train de quatre, double-burst ou tétanique sur le front une heure après l’induction, bien que des contractions musculaires fortes et sans perte d’efficacité aient été provoquées au nerf ulnaire.2 Un an plus tard, une étude de cas d’un homme de 72 ans subissant une laparotomie exploratoire d’urgence a décrit qu’au moment de la suture chirurgicale du fascia, le chirurgien avait déclaré que les muscles du patient n’étaient pas détendus malgré 0/4 secousses relevées à l’aide d’un neurostimulateur périphérique appliqué bilatéralement sur les muscles orbiculaires.3 Le positionnement du neurostimulateur sur le nerf ulnaire a permis de noter le rétablissement du train de quatre. Dans les deux études de cas, les entretiens postopératoires avec les patients ont confirmé des antécédents d’injections de toxine botulique dans les muscles faciaux supérieurs dans les semaines précédant la chirurgie.
D’autres études de cas semblables ont été publiées ensuite de manière séparée. Une étude décrivait une procédure intra-abdominale urgente avec des préoccupations d’ordre chirurgical exprimées à propos du degré de paralysie et il a été noté que le patient respirait sous ventilateur.4 Une autre étude concernait une femme de 46 ans se présentant pour un accouchement par césarienne sous anesthésie générale pour un HELLP syndrome, à laquelle a été administrée de la succinylcholine pour faciliter l’intubation. On a noté l’absence de stimulations du train de quatre 25 minutes plus tard à l’orbiculaire de l’œil, mais un rétablissement total a été confirmé avec la stimulation du nerf ulnaire, mettant l’accent sur le risque de rencontrer l’utilisation de neurotoxines cosmétiques dans la population des femmes enceintes vieillissantes.5 Une autre étude a détaillé une femme de 61 ans dont le parcours postopératoire était compliqué par une défaillance multiviscérale nécessitant une assistance respiratoire mécanique.6 Le bloc neuromusculaire au cisatracurium a été jugé suffisant via la stimulation du nerf facial ; toutefois, l’asynchronisme patient-ventilateur a provoqué le déplacement du neurostimulateur périphérique au nerf ulnaire, où les secousses musculaires ont indiqué une paralysie insuffisante.
Il convient de noter que chaque étude profère des conseils judicieux étant donnée l’utilisation de plus en plus répandue des neurotoxines cosmétiques. Premièrement, tous les auteurs suggèrent l’utilisation systématique de la stimulation du nerf ulnaire pour le monitorage neuromusculaire, une recommandation désormais fermement soutenue par les recommandations concernant les pratiques 2023 de l’American Society of Anesthesiologists pour le monitorage et l’antagonisme du bloc neuromusculaire.7 Deuxièmement, la plupart des auteurs recommandaient l’obtention d’un historique complet et précis des antécédents des patients, notamment l’utilisation de procédures cosmétiques avant l’administration d’agents paralytiques. Alors que la prévalence des procédures cosmétiques poursuit son ascension, il convient de poser des questions à tous les patients avant leur intervention, quel que soit leur âge, genre ou apparence plus jeune.
EXTENSIONS DE CILS ET LÉSIONS DE LA CORNÉE
Inquiétudes pour la sécurité liées aux améliorations cosmétiques
Les extensions de cils, qui impliquent la pose de fibres synthétiques semi-permanentes à la base de chaque cil naturel individuel avec de la colle, dans l’espoir d’obtenir des cils plus épais et plus longs, gagnent également en popularité. Les effets indésirables d’une extension de cils comportent notamment une sécheresse oculaire, des sensations d’inflammation, le gonflement des paupières et des douleurs après l’application. Présentant un intérêt particulier pour les anesthésistes, ces extensions peuvent causer une lagophthalmie, ou fermeture incomplète de l’œil pendant le sommeil, pouvant exagérer l’exposition de la cornée et la sécheresse, entraîner l’accumulation de bactéries à la base des cils, causant une infection microbienne et des contraintes en matière d’hygiène et de nettoyage de la paupière, avec éventuellement une infection et une blépharite.8 Les lésions de la cornée sont citées comme étant la complication ophtalmique la plus courante en période périopératoire, en particulier pour les patients anesthésiés.9 Les abrasions cornéennes et les kératites d’exposition sont causées par une fermeture anormale des paupières pendant l’anesthésie et la lagophthalmie provoquée par les extensions de cils peut exacerber ces complications. En outre, la mauvaise orientation des cils qui tombent dans l’œil peut également accroître le risque de lésions cornéennes.
Idéalement, il faudrait déposer les cils avant une chirurgie. S’il est impossible de retirer les cils, il conviendra de signaler au patient le risque accru d’abrasions cornéennes, d’infection et de retrait accidentel des cils. Pendant l’opération, un tampon oculaire ovale doux peut être placé sur la paupière à l’aide d’un ruban adhésif positionné horizontalement (position privilégiée) ou verticalement du front jusqu’à l’arcade zygomatique, permettant éventuellement d’éviter un contact direct entre l’adhésif et les cils, qui entraînerait un retrait accidentel. Des lubrifiants oculaires peuvent aussi être utilisés pour aider à éviter la déshydratation. La vigilance pendant les contrôles peropératoires des yeux est primordiale, en particulier en cas de changement de position de la tête et de la nuque.
PIERCINGS BUCCAUX ET FACIAUX ET ATTEINTE DES VOIES AÉRIENNES
L’évaluation préopératoire des améliorations cosmétiques pourrait améliorer la sécurité des patients
Les piercings de la bouche, sur la langue et du nez présentent de nombreux dangers potentiels et réels, y compris le risque de délogement accidentel, d’obstruction des voies aériennes ou de réactivité, notamment une étude de cas publiée signalant la disparition d’un bouton de narine, retrouvé plus tard à proximité de la tête du patient mais qui aurait pu atteindre les voies aériennes.10 Une autre étude de cas encore plus inquiétante a signalé un cas de laryngospasme causé par une hémorragie oropharyngée causée par une déchirure à côté d’un piercing à la langue.11
Une évaluation préopératoire complète de la présence et du type de corps étrangers doit inclure les piercings. Les risques théoriques et documentés de ces piercings sont des lésions et lacérations de la langue, une infection, des saignements, des lésions dentaires, le délogement du piercing, des lésions nerveuses, l’inhalation, des lésions par nécrose cutanée et la mort. Bien que les patients puissent accepter de retirer des piercings métalliques une fois que ces risques ont été expliqués, il existe une tendance à remplacer un bouton métallique par une barre translucide pour maintenir la place du trou, avec le risque de créer un problème en termes de visibilité ou de perte si elle est délogée.12 Par ailleurs, si la notion d’utiliser des techniques neuraxiales ou régionales (comme dans le cas de parturientes en travail ou de procédures orthopédiques) pour éviter une anesthésie générale peut sembler comporter moins de risque, il est toujours possible de devoir passer en urgence à une anesthésie générale, engendrant des risques associés aux bijoux in situ.13-15
BIJOUX PERMANENTS ET RISQUES DE BRÛLURES
L’utilisation de l’électrocautérisation au bloc opératoire nécessite une platine de mise à la terre pour l’appareil électrochirurgical, chemin de moindre résistance permettant le retour de l’énergie à l’appareil. Dans les rares cas où la platine n’adhère pas correctement, où elle est délogée ou bien si le gel électrolyte a séché, les bijoux et les piercings du patient pourraient jouer le rôle de chemin de mise à la terre, causant une brûlure.16 Bien que de nombreux protocoles périopératoires exigent le retrait des bijoux métalliques avant une chirurgie avec électrocautérisation, le risque de brûlures subies par les patients est peu connu, mais semble relativement faible.17,18 L’Association of Perioperative Registered Nurses recommande le retrait des piercings métalliques s’ils se trouvent entre l’électrode active (c.-à-d. fiche « Bovie ») et la platine de mise à la terre.19 Le retrait des bijoux est une méthode sûre pour éliminer le risque, mais il n’est pas toujours possible. Il n’a pas été prouvé que la pose d’un adhésif sur un bijou métallique, considérée comme permettant de l’isoler d’un contact avec d’autres pièces conductrices, a une incidence sur le risque de brûlures sur le site, mais elle pourrait réduire le risque de perte de l’article en question.16
Les bijoux permanents sont une tendance récente qui gagne en popularité en partie par le rôle que jouent les réseaux sociaux. Bien qu’il s’agisse d’un créneau relativement spécialisé, les bijoux permanents sont par exemple un bracelet, un bracelet de cheville ou un collier en or ou en argent massif ajusté sur mesure, nécessitant qu’un soudeur professionnel « flashe » (ce qui fait référence au flash produit lors de la soudure d’un bijou) les deux extrémités pour les assembler. Ces chaînes délicates peuvent être accessoirisées avec des charmes miniatures, tels que des pierres précieuses naturelles, des diamants ou des gouttes d’or et ont souvent une valeur sentimentale pour celui ou celle qui les porte.
Les bijoux permanents peuvent être retirés en coupant soigneusement la chaîne à l’aide de ciseaux au petit maillon qui connecte les deux extrémités de la chaîne, afin de préserver son intégrité, de manière à pouvoir la ressouder si l’utilisateur le souhaite. Idéalement, les bijoux permanents doivent être retirés avant une chirurgie programmée et inclus dans les consignes préopératoires. S’il est impossible de retirer le bijou, le risque d’évènements indésirables (y compris des brûlures, un œdème causant des lésions compressives ou le délogement du bijou) devra être communiqué au patient et documenté. Dans la mesure du possible, des technologies alternatives (c.-à-d. une électrochirurgie bipolaire plutôt que monopolaire) devront être employées et il conviendra de prendre soin d’éviter un contact entre le patient et des objets métalliques. En phase postopératoire, tous les sites où se trouvent des bijoux doivent être évalués afin de confirmer d’éventuelles lésions.
VERNIS À ONGLES, MANUCURES AU GEL ET OXYMÉTRIE
L’oxymétrie permet de mesurer la saturation fonctionnelle en oxygène dans le sang artériel en étudiant la différence d’absorbance à deux longueurs d’ondes, 660 et 940 nm. Tout facteur qui accroît la différence d’absorption entre les deux longueurs d’ondes causera l’indication erronée d’une désaturation par l’oxymètre. Les données spectrophotométriques indiquent que le vernis à ongles vert et le bleu augmentent l’absorbance à 660 nm par rapport à 940 nm et peuvent « tromper » le capteur, qui indique alors une désaturation, pouvant entraîner des interventions inutiles au bloc opératoire.20 Plus récemment, les manucures au gel ont gagné en popularité, prolongeant la durée de vie d’une manucure et utilisant des monomères d’acrylate polymérisés qui réduisent les écaillages et les éraflures. Ces types de manucures peuvent entraîner une augmentation statistiquement significative des relevés SpO2 de référence, en particulier avec les couleurs orange et bleu clair, suggérant que le vernis à ongles pourrait causer une surestimation de la saturation réelle en oxygène par l’anesthésiste, retardant la détection de l’hypoxémie ou l’empêchant complètement.21 Par conséquent, il peut être prudent de demander systématiquement le retrait du vernis avant une chirurgie. Si les patients ne peuvent pas satisfaire cette demande, il faudra peut-être envisager un positionnement alternatif de la sonde d’oxymétrie ou simplement de la faire pivoter à 90 degrés afin d’éviter la partie sur laquelle est posé le vernis de l’ongle (Figure 1).
FACILITER L’OBTENTION DE RENSEIGNEMENTS
Les améliorations cosmétiques peuvent avoir une incidence sur la programmation et l’exécution d’une anesthésie, autant dans et hors bloc opératoire. Les risques de ces procédures pour les patients doivent faire l’objet d’une discussion formelle dans le cadre du processus de consentement éclairé.
Il est possible que les discussions sur ces sujets mettent les anesthésistes mal à l’aise ou qu’ils aient le sentiment qu’il n’est pas convenable de poser des questions concernant les améliorations cosmétiques dans le cadre préopératoire. Toutefois il existe des ressources pour aider les médecins à discuter de sujets sensibles avec les patients. L’objectif est d’améliorer la communication en réduisant l’anxiété des patients et des médecins, ce qui permet d’améliorer la précision et la spécificité des déclarations des patients.22 Trois facteurs essentiels ont un impact sur la fiabilité et la validité de ces déclarations :
L’anxiété du médecin peut avoir pour conséquence qu’il ne pose pas de questions sur ces sujets. Il est vital de reconnaître les implications de ces procédures cosmétiques dans le cadre d’une anesthésie afin de comprendre et d’identifier des préoccupations potentielles en matière de sécurité.
L’anxiété du patient à propos de la communication de certains renseignements, en particulier dans le cadre périopératoire, en l’absence de rapport établi entre le patient et le médecin ou en raison de la présence d’un membre de la famille, peut empêcher les révélations. Bien que les patients soient devenus plus transparents et soient plus à l’aise en matière de communication de données personnelles, il peut être avantageux d’inclure les responsabilités potentielles associées à ces améliorations cosmétiques dans le consentement éclairé, que le patient peut lire en privé. Le cadre périopératoire peut être particulièrement difficile pour gérer ces discussions en raison des contraintes de temps, des niveaux de bruits élevés et d’une intimité relative, voire inexistante.
Le « comment » de l’interrogatoire, y compris la révision de la formulation, de l’ordre et de la forme des questions, peut avoir une incidence sur la précision des renseignements obtenus. Souvent, les soignants ont été formés à poser des questions ouvertes dans le cadre de l’interrogatoire, toutefois il se prête parfaitement à plus de questions fermées, telles que « Avez-vous subi récemment des procédures cosmétiques ? » ou « Portez-vous du vernis à ongles, des bijoux ou des piercings métalliques ? ». N’hésitez pas à demander des faits spécifiques sur les neurotoxines, l’emplacement des piercings, etc.
CONCLUSION
Les anesthésistes doivent connaître les implications des procédures cosmétiques non chirurgicales. La réalisation d’une évaluation préopératoire complète mais sensible, permettant la communication éclairée d’évènements indésirables potentiels et favorisant la vigilance dans l’ensemble du cadre périopératoire réduit les risques liés aux procédures cosmétiques et renforce ainsi le rôle de l’anesthésiste en tant que défenseur de la sécurité des patients.
Melissa Byrne, DO, MPH, FASA, est professeure assistante clinique d’anesthésiologie à Michigan Medicine, Ann Arbor, Michigan, États-Unis.
Danielle Saab, MD, est professeure assistante clinique d’anesthésiologie à Michigan Medicine, Ann Arbor, Michigan, États-Unis.
Les auteurs ne signalent aucun conflit d’intérêts.
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